Développement Durable


Des concepts interactifs pour mieux comprendre le développement durable

Introduction

la Terre
En 1969, l'astronaute américain Neil Armstrong nous fait prendre conscience de la fragilité de la planète Terre. Il constate qu'elle est petite, bleue, perdue dans l'immensité cosmique. De par sa fragilité, elle a besoin d'être préservée. L'équilibre global et local des écosystèmes terrestres dépend de la régularité de la quantité et de la qualité des échanges entre les composants de l'environnement terrestre : lithosphère, biosphère, atmosphère… auxquelles il faudrait ajouter maintenant " l'anthroposphère ". C'est justement le défi que propose de relever le développement durable en réconciliant les approches écologiques, économiques, sociales en une synthèse cohérente.

On dit que poser les bonnes questions, c'est déjà apporter une bonne partie des réponses. Il est important de savoir de quoi on parle. Il y a une grande confusion, y compris dans les milieux autorisés, entre l'écologie, l'environnement et le développement durable. Ces trois domaines en pâtissent finalement, car cela les affaiblit alors que chacun a sa motivation et sa justification propres. Pour bien comprendre le sens du "développement durable", il est donc nécessaire de bien distinguer ces différentes notions.

L'écologie, les écosystèmes, l'environnement, le développement durable… et l'homme

Ces définitions sont empruntées à l'e-encyclopédie Wikipédia

Le terme écologie* vient de oikos (maison, habitat) et logos (science) : c'est la science de la maison, de l'habitat. Le terme écologie fut inventé en 1866 par Haeckel, biologiste allemand pro-darwiniste. Il désignait par ce terme : " la science des relations des organismes avec le monde environnant, c'est à dire, dans un sens large, la science des conditions d'existence. " Une définition souvent admise de l'écologie est la science qui étudie les conditions d'existence des êtres vivants, et les interactions de toutes sortes qui existent entre ces êtres vivants d'une part, entre ces êtres vivants et le milieu d'autre part. Le milieu, ou l'environnement, appartient pour tout ou partie, à trois milieux fondamentaux : atmosphérique (air), aquatique (eau) et édaphique (sol). Le terme écosystème a été formulé plus tardivement en 1935 par A.G. Tansley, par contraction de l'expression anglaise "ecological system". Un écosystème* est un système biologique formé par un ensemble d'espèces associées, développant un réseau d'interdépendances dans un milieu caractérisé par un ensemble de facteurs physiques, chimiques et biologiques permettant le maintien et le développement de la vie. Selon ces facteurs, les écosystèmes sont constitués de combinaisons d'espèces (micro-organismes, plantes, champignons, animaux et bien sûr homme) plus ou moins complexes. La partie du globe terrestre où se concentre la vie, est la biosphère. Elle est le domaine de vie de l'être humain et des autres êtres vivants et regroupe l'ensemble des écosystèmes : forestier, montagneux, aquatique, marin, etc.

Le terme environnement* recouvre de nombreuses acceptions. À l'origine, il s'agit d'un anglicisme signifiant milieu. C'est le milieu dans lequel un être vivant fonctionne ; le milieu incluant l'air, l'eau, le sol, les ressources naturelles, la flore, la faune et les êtres humains. L'environnement est aussi, à un moment donné, l'ensemble des facteurs physiques, chimiques, biologiques et sociaux susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat et futur sur les êtres vivants et les activités humaines. Ce terme tend à être perçu très différemment en fonction, en particulier, des catégories socio-professionnelles. Un industriel verra dans le terme environnement une référence à "pollution", un cadre pensera plutôt "cadre de vie", un artisan ou commerçant "ville", un agriculteur "voisinage", un employé "nature", une administration "gestion des déchets, nuisances sonores, etc. " Le terme environnement est contesté par la majorité des écologistes, qui y voient une connotation trop anthropocentriste. D'après le code de l'environnement (article L110-1), les espaces, ressources et milieux naturels, les sites et paysages, la qualité de l'air, les espèces animales et végétales, la diversité et les équilibres biologiques auxquels ils participent font partie du patrimoine commun de la nation.

Le développement durable doit répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs (rapport " Notre avenir à tous ", Gro Harlem Brundtland, Commission Mondiale des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement, 1987). C'est un mode de croissance qui garantit à la fois, et à long terme, le progrès économique, social et environnemental de la société (circulaire du 11 mai 1999 relative aux contrats de plan Etat-régions). " A la fois ne pas miner la base de la vie à long terme sur la planète, améliorer le bien-être et se donner une chance réelle de créer des richesses " (professeur Timothy O'Riordan, Université de l'East Anglia à Norwich, La revue durable, numéro test, juin 2002).

Ces trois domaines ont évidemment un grand dénominateur commun, une grande aire de recouvrement : la vie, les conditions vitales, l'habitat vivable, etc. L'environnement en tant que milieu est une des bases de l'écologie qui privilégie les relations des êtres vivants entre eux et avec le milieu. L'environnement est un des piliers, son respect la condition sine qua non du développement durable. Si le développement durable peut conduire à renouveler l'approche environnementale, l'environnement n'a pas toujours besoin du développement durable pour se justifier, la qualité des milieux de vie étant une préoccupation majeure par elle-même. La plus importante différence entre les trois domaines de l'écologie, de l'environnement et du développement durable est la place et l'importance croissante de l'homme et de ses activités. Par exemple, l'environnement comprend une dimension patrimoniale. Le développement durable voit tout à travers ce prisme humain, ce qui est moins le cas de l'environnement et de l'écologie.

La concentration de l'homme dans les villes et l'extension de l'urbanisation génèrent un nouvel écosystème qui se surimpose et interfère avec l'écosystème naturel : l'écosystème urbain. Un écosystème est exposé à des changements constants qui peuvent compromettre sa cohérence et sa résilience. Il est donc toujours en équilibre instable, c'est à dire en situation de crise dynamique (cf. figure 1). C'est le cas de l'écosystème urbain qui a besoin d'une aire de plus en plus large pour satisfaire ses besoins et compenser ses impacts, et est caractérisé par une empreinte écologique croissante. Un des objectifs du développement durable est de circonscrire voire réduire cette empreinte écologique par responsabilité vis-à-vis des régions périphériques concernées.
La ville et l'écosystème régional
Figure 1 - La ville et l'écosystème régional : les entrées et les sorties de l'écosystème régional
Crédit : Iuli Nascimento
Un écosystème ne se présente pas de façon isolée, il intègre des systèmes spatiaux qui fonctionnent à différentes échelles. L'échelle des écosystèmes est déterminée par la taille des êtres vivants et de leurs populations, et par l'étendue spatiale des relations qu'ils ont avec les autres êtres dont ils dépendent. L'écosystème métropolitain peut être assimilé à un organisme vivant, tant dans sa constitution (organes = espaces) que dans son fonctionnement (métabolisme = relations). Bien entendu, il faut considérer ces relations avec les écosystèmes des régions voisines. Un écosystème n'est donc pas uni-scalaire. Il assemble différents systèmes spatiaux qui fonctionnent à différentes échelles (cf. figure 2). Ce jeu d'échelle entre le global et le local est une des clés de l'aménagement et de l'urbanisme, de même que du développement durable.
Les échelles de la durabilité
Figure 2 - Les échelles de la durabilité
Crédit : Iuli Nascimento d'après World Banque
Les environnementalistes ont très vite fait l'analogie entre les systèmes spatiaux urbains et les écosystèmes naturels, d'où la notion d'écosystème urbain. Mais les systèmes spatiaux urbains sont déséquilibrés, car ils ont jusqu'à présent trop peu intégré l'environnement. L'impact des établissements humains anciens, et pratiquement jusqu'à la moitié du XIXe siècle, est resté modéré (à part le défrichement pour la mise en culture et la consommation de ressources naturelles), car ils restaient peu étendus et l'homme avait pas encore vraiment les moyens d'asservir la nature. Aujourd'hui, les préoccupations environnementales ont progressé, mais les systèmes urbains se sont tellement étendus qu'ils restent déséquilibrés : c'est une course, un défi permanent entre les problèmes et les solutions, aggravé par l'échelle des systèmes.

Au carrefour de plusieurs traditions intellectuelles, à l'articulation entre l'écologie, l'environnement, l'économie et le socioculturel, le concept de développement durable est intégrateur et appelle un dépassement et un décloisonnement, ce qui ne facilite pas sa perception et sa compréhension. La mise en place d'une stratégie de développement durable se heurte à de nombreuses difficultés parmi lesquelles on citera :
  • La difficulté à rendre compatible le développement économique (tendance au profit à court terme), le progrès social et la protection de l'environnement, surtout dans les pays en développement ;
  • Le développement des énergies renouvelables et le remplacement des énergies fossiles, ainsi que la diversification de l'économie pour les pays producteurs d'énergies (et plus généralement de matières premières) non renouvelables ;
  • Les inégalités des ressources financières pour mettre en place une politique de développement économique respectueuse de l'environnement, pour prendre en charge le coût de la préservation et de la réparation de l'environnement, et pour prendre en compte les besoins des citoyens dans leur globalité ;
  • Le manque de données fiables, et comparables, entre pays ou régions ;
  • Une conviction et une volonté politique encore insuffisantes pour renverser les mauvaises tendances du développement actuel.
Une approche de développement durable avec ses trois piliers indissociables (social, économique et environnemental)apporte une nouvelle dimension parce que sa mise en pratique suppose une interaction entre l'ensemble des aspects physiques, chimiques et biologiques, et des facteurs sociaux, culturels et économiques susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, à court ou long terme sur les être vivants et les activités humaines. Elle intègre donc l'écologie et l'environnement, mais aussi le contexte économique et social qui agit sur l'individu et sa vie quotidienne, dans toutes les dimensions de l'être humain : sociale, intellectuelle, culturelle, affective et aussi spirituelle.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

PLANTES DISPONIBLES A WALLAA NGUINTH THIES